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Ne me quitte pas

C’est une initiative allemande. Alors que l’amitié franco-allemande pourrait être menacée, alors que la montée des populismes et des nationalismes se fait toujours plus menaçante, des artistes, des scientifiques, des enseignants, des journalistes, des entrepreneurs allemands ont décidé d’adresser une lettre à un ami français, qui leur a répondu. En cette veille d’élection présidentielle le refrain est le même que celui de la chanson de Jacques Brel : « Ne me quitte pas ».

Mon collègue Friedhelm Hufen m’a écrit et je lui ai répondu. Les échanges de lettres sont publiés progressivement sur un site dédié.

Matignon après le 7 mai : case neuve ou Cazeneuve ?

On lui promettait d’être le Premier ministre qui « éteindrait la lumière », voici qu’il sera peut-être celui qui sauvera la maison républicaine.

Qu’adviendra-t-il de Bernard Cazeneuve et de son Gouvernement au lendemain du 7 mai ?

On sait déjà que mission (impossible) lui a été confiée de mener la bataille des législatives et de tenter, si ce n’est de remporter une victoire, au moins d’éviter une déroute pire que celle de 1993 (où les députés socialistes se retrouvèrent 57).

Mais la question qui anime quelques débats actuellement est celle de savoir s’il se maintiendra à Matignon, lors de la passation de pouvoir entre François Hollande et son successeur. Le Premier ministre devra-t-il démissionner ?

Traditionnellement, oui. Mais juridiquement, non.

Le Président ne peut rien mais son élection décide de tout

Que peut le Président ? Rien. Ou presque…

On évoque fréquemment les pouvoirs très larges dont bénéficierait le Président de la Vème République. Il faut se méfier de ces considérations trop hâtives.

Si la pratique institutionnelle instaure un Président politiquement fort, la Constitution, en réalité, établit un Président juridiquement faible.

En effet, cette dernière, formellement, ne lui confie ni le soin de définir la politique nationale, ni l’initiative des lois, ni le pouvoir réglementaire, ni la faculté de renvoyer le Premier ministre quand il le souhaite. Il est censé se cantonner à un rôle d’arbitrage et toutes les prérogatives évoquées reviennent au chef du Gouvernement.

Une Constituante ? Mais pour quoi faire ?

On ne change pas de Constitution comme on change de chemise… ou de costume.

Certes, la France est passée reine en matière de changements constitutionnels, ayant connu, depuis 1789, près d’une quinzaine de régimes différents et autant de Constitutions, souvent révisées, parfois inappliquées. Toutes ne furent pas adoptées par une assemblée constituante et rares sont celles qui ont finalement été ratifiées par referendum.

Rappelons que celle de la Vème République, effectivement adoptée par referendum le 28 septembre 1958, ne fut pas élaborée par une assemblée constituante, ce qui fait figure d’exception en matière de Constitution républicaine.

Mais rappelons surtout que presque tout changement de Constitution et, depuis 1870, toute nouvelle Constitution tiennent à l’incapacité de l’État, non pas seulement à surmonter une crise institutionnelle, mais bien à faire face à une situation de guerre.
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