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Le 23 avril, je voterai…

Le 23 avril, je voterai. Avec conviction, pour cet acte démocratique. Et il ne s’agit pas, ici, de dire pour qui, mais de savoir pourquoi.

En effet, je voterai, d’abord, parce que j’en ai le droit. Tous, en France et dans le monde, ne l’ont pas.

En France, il est constitutionnellement garanti aux nationaux français, majeurs, des deux sexes. S’il ne s’agit pas de revenir sur les acquis de 1944, instaurant un suffrage véritablement universel par le droit de vote reconnu aux femmes, ni sur ceux de 1974, abaissant la majorité légale de 21 à 18 ans, il faudra bien que s’ouvre un jour le débat sur le droit de vote de celles et ceux qui résident en France depuis de nombreuses années, y ont leur vie, leur travail et leur famille, y paient leurs impôts mais ne peuvent voter car ils sont étrangers.
 
La question est aussi récurrente que son absence de réponse est lassante : sans cesse, la première est posée mais, jamais, la seconde n’est tranchée.

Sans vouloir le faire ici et maintenant, on rappelle, simplement, que l’attribution du droit de vote aux étrangers n’est pas la seule solution car se présente aussi celle de leur naturalisation. De plus, historiquement, la Constitution française de 1793 attribuait déjà le droit de vote aux étrangers, tandis que celles de 17911795 et 1799 prévoyaient les conditions d’acquisition de la nationalité. Plus généralement, tous les régimes qui n’ont pas su associer celles et ceux qui les font vivre à la prise de décision politique, ont subi des tensions récurrentes ou ont fini par s’effondrer.

Dans le monde, s’il n’y a plus de pays où les femmes sont privées du droit de vote depuis que l’Arabie Saoudite a mis fin à cette discrimination, il y en a encore trop où les élections ne sont pas pleinement démocratiques, en raison de l’absence de pluralisme, de débats libres et éclairés.

Ensuite, je voterai, parce que j’en ressens le devoir. Certes, le vote n’est pas obligatoire, en France. Mais voter, exprimer sa voix, faire vivre la démocratie est un devoir du citoyen.

L’abstention est un refus de prendre part à la démocratie et de l’animer : elle est un abandon.

On peut être lassé par la classe politique, on peut manquer d’intérêt pour le débat public, on peut n’être convaincu par aucun des candidats. Mais cela ne doit pas conduire à l’anéantissement de la démocratie : n’être pas satisfait du choix ne doit pas amener à renoncer à la possibilité de choisir, car elle est un acquis fondamental pour notre vie en société. Elle garantit que ceux qui sont soumis à ses règles sont également ceux qui les édictent, car tout au long de leur mandat et quand viennent les élections, les représentants doivent rendre des comptes aux représentés.

S’abstenir, c’est donc anéantir la démocratie, car elle n’existe qu’à travers ceux auxquels elle s’adresse : les citoyens.

Enfin, je voterai, car le vote est l’ultime rempart contre les ennemis de la République.

Par mon vote, je veux combattre ceux qui prônent des thèses xénophobes et nationalistes, ceux qui clament le repli sur soi et la préférence nationale, ceux qui nient les droits les plus essentiels, comme l’égalité ou le droit d’asile, permettant aux opprimés de trouver un refuge. Autant d’éléments qui sont dans le programme du Front national et qui s’opposent au fondement de notre République.

Par mon vote, je veux aussi combattre ceux qui s’attaquent à notre État, par des actes terroristes inqualifiables. Voter, c’est montrer que la démocratie n’est pas atteinte, qu’elle ne les craint pas, qu’elle sera toujours plus forte.

Parce que j’en ai le droit, parce que j’en ressens le devoir, parce que je veux combattre les ennemis de la République et que vive la démocratie, le 23 avril, je voterai.

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