De l’utilité retrouvée d’un mécanisme marginalisé : le référendum d’initiative partagée

Mélanges Mathieu

Alors que l’on s’apprêtait à prendre « le clavier » – moins noble mais plus moderne que la « plume » – pour rendre à Bertrand Mathieu l’hommage qu’il mérite, voici qu’une actualité constitutionnelle vient bouleverser le projet initial. Les ordonnances de l’article 38 de la Constitution connaissent un essor exceptionnel ces dernières années, justifiant une multiplication des critiques, un durcissement du contrôle de l’habilitation et une évolution de leur contentieux. À mi-chemin entre exercice du pouvoir réglementaire et du pouvoir législatif, entre rôle du Conseil d’État et rôle du Conseil constitutionnel, leur analyse, à l’aune de ces évolutions, correspondrait à n’en point douter aux préoccupations du dédicataire de ces Mélanges.

Réflexions sur l’évolution de la Ve République - Synthèse des travaux du GRÉCI (Groupe de réflexion sur l’évolution de la Constitution et des institutions)

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« Une bonne Constitution se peut se suffire à faire le bonheur d’une Nation. Une mauvaise peut suffire à faire son malheur » (Guy Carcassonne, 2013). – 
Le 4 octobre, la Constitution de la Ve République a célébré son soixante-cinquième anniversaire et le 21 février 2024, elle est effectivement devenue la Constitution connaissant la plus grande longévité de toute notre histoire constitutionnelle, dépassant celle de la IIIe République (si on considère qu’elle débuta le 24 février 1875 et se termina le 10 juillet 1940). Cette longévité de notre Constitution est incontestablement due à la stabilité institutionnelle qu’elle a su enfin introduire, alors qu’elle fut maintes fois recherchée par le passé. Une telle stabilité est le fruit d’un juste équilibre entre souplesse et rigidité : la Constitution est suffisamment souple pour s’adapter à des changements de circonstances ou évoluer lorsque nécessaire, tout en étant suffisamment rigide pour résister aux crises et permettre de les surmonter. 

Chronique de droits fondamentaux et libertés publiques n°11

Titre VII octobre 2023

Seules cinq décisions ont été rendues au cours du premier semestre 2023, dans le cadre du contrôle a priori, mais parmi elles figure incontestablement celle qui a le plus exposé le Conseil constitutionnel de toute son histoire. Jamais n'avait-il fait l'objet d'une telle attente ni subi une telle pression, qui agitaient la rue, le contraignant à ériger des barricades aux abords de la rue de Montpensier, ou s'agitaient dans les colonnes de la presse généraliste, alimentées par des plaidoyers d'experts qui parlèrent beaucoup, pour soutenir la nécessaire inconstitutionnalité de la loi examinée. Pour autant, de façon peu surprenante mais décevante, le Conseil constitutionnel a retenu que l'essentiel de la loi portant réforme des retraites était conforme à la Constitution, alors même qu'il s'agissait d'une loi de financement rectificative de la sécurité sociale. Ces interpellations, bien inutiles dans leurs effets, présentent le désagréable inconvénient d'en appeler à l'opinion publique pour espérer influer sur un office qui suppose pourtant, pour être convenablement accompli, sérénité et impartialité.

Dictionnaire encyclopédique du Parlement

Dictionnaire

Le Dictionnaire encyclopédique du Parlement est un projet d’ampleur, nouveau et sans équivalent en langue française. 250 entrées, 145 auteurs : l’ouvrage a vocation à devenir un véritable réflexe pour quiconque s’intéresse à l’organe au sein duquel bat le cœur de la démocratie : le Parlement.

Faut-il réformer l'article 49.3 de la Constitution française ?

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Le 30 octobre 2023, l’ASSEDEL, (Association européenne pour La Défense des droits et des libertés) organisait un débat entre les professeurs Jean-Philippe Derosier et Lauréline Fontaine sur « Faut-il réformer l’article 49, al. 3 de la Constitution ? », animé par Lucas Bérail. 

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