Le 23 avril, je voterai. Avec conviction, pour cet acte démocratique. Et il ne s’agit pas, ici, de dire pour qui, mais de savoir pourquoi.
En effet, je voterai, d’abord, parce que j’en ai le droit. Tous, en France et dans le monde, ne l’ont pas.
En France, il est constitutionnellement garanti aux nationaux français, majeurs, des deux sexes. S’il ne s’agit pas de revenir sur les acquis de 1944, instaurant un suffrage véritablement universel par le droit de vote reconnu aux femmes, ni sur ceux de 1974, abaissant la majorité légale de 21 à 18 ans, il faudra bien que s’ouvre un jour le débat sur le droit de vote de celles et ceux qui résident en France depuis de nombreuses années, y ont leur vie, leur travail et leur famille, y paient leurs impôts mais ne peuvent voter car ils sont étrangers.
C’est une initiative allemande. Alors que l’amitié franco-allemande pourrait être menacée, alors que la montée des populismes et des nationalismes se fait toujours plus menaçante, des artistes, des scientifiques, des enseignants, des journalistes, des entrepreneurs allemands ont décidé d’adresser une lettre à un ami français, qui leur a répondu. En cette veille d’élection présidentielle le refrain est le même que celui de la chanson de Jacques Brel : « Ne me quitte pas ».
Mon collègue Friedhelm Hufen m’a écrit et je lui ai répondu. Les échanges de lettres sont publiés progressivement sur un site dédié.
On lui promettait d’être le Premier ministre qui « éteindrait la lumière », voici qu’il sera peut-être celui qui sauvera la maison républicaine.
Qu’adviendra-t-il de Bernard Cazeneuve et de son Gouvernement au lendemain du 7 mai ?
On sait déjà que mission (impossible) lui a été confiée de mener la bataille des législatives et de tenter, si ce n’est de remporter une victoire, au moins d’éviter une déroute pire que celle de 1993 (où les députés socialistes se retrouvèrent 57).
Mais la question qui anime quelques débats actuellement est celle de savoir s’il se maintiendra à Matignon, lors de la passation de pouvoir entre François Hollande et son successeur. Le Premier ministre devra-t-il démissionner ?
On évoque fréquemment les pouvoirs très larges dont bénéficierait le Président de la Vème République. Il faut se méfier de ces considérations trop hâtives.
Si la pratique institutionnelle instaure un Président politiquement fort, la Constitution, en réalité, établit un Président juridiquement faible.
En effet, cette dernière, formellement, ne lui confie ni le soin de définir la politique nationale, ni l’initiative des lois, ni le pouvoir réglementaire, ni la faculté de renvoyer le Premier ministre quand il le souhaite. Il est censé se cantonner à un rôle d’arbitrage et toutes les prérogatives évoquées reviennent au chef du Gouvernement.